La Seconde Guerre Mondiale reste une période contemporaine qui est très étudiée dans les programme scolaires. Ayant étudié l’histoire à l’université, j’ai bien évidemment réétudié le sujet et fait des recherches pour mes examens.
Cependant, au-delà de ces connaissances sur les grands évènements de la guerre, sur les batailles importantes et les soubresauts, il me semblait que je ne savais pas vraiment ce que vivre en France à cette période impliquait vraiment. Je connaissais le rationnement et mes grand-parents m’avaient raconté des anecdotes de leurs enfances en zone occupée. De plus, le concept même de la Résistance, dont il est parlé dans les livres d’histoire me semblait encore bien vague ou bien simplement distant.
Pourtant, l’imaginaire de la Résistance a été énormément utilisé et célébré, notamment dans des films, des séries ou des livres mais aussi dans la politique de la mémoire qui est en place sous la Cinquième République.
L’appropriation et le dévoiement que nous pouvons observer ces derniers mois et années des termes qui ont historiquement appartenu aux mouvements de résistance par les mouvements d’extrême droite notamment, ont changé la sémantique et la façon de voir ces termes. Les mouvements de résistance qui se sont battus contre le fascisme, l’occupation et l’autoritarisme en général semblent devoir être remis dans leurs contextes et rappelés au grand public, dans un espace public qui ne confronte pas toujours de ces réappropriation.
Recontextualiser la Résistance, même par le biais de la fiction, me semble important pour montrer que l’autoritarisme a déjà pu être démantelé, par l’investissement d’individus chevronnés et guidés par la volonté de vivre dans un pays libre, où tous, sans exception, ont les même droits.
D’autant plus, cela permet aussi de voir que les mouvements de résistance n’ont pas opéré seuls et en autonomie, mais dans une dynamique bien plus vaste qui a transcendé les différences de valeurs politiques (des militants communistes faisait aussi partie de mouvements de résistance malgré les réticentes de certains), les milieux sociaux, de genre et de nationalités. Dans le cas de mon roman, il s’agit surtout de la coopération entre personnes de différentes nationalités et cultures: Français, Anglais, Italiens… Les personnages ont tous leurs passés, leurs milieux et leurs particularités mais ils se retrouve dans leur lutte commune et leurs valeurs, malgré leurs différences.
Peut-être qu’avoir grandi dans une ville qui est une capitale diplomatique et européenne, et avoir vécu dans plusieurs pays m’a aussi aidé à voir que la coopération entre les cultures et les pays est toujours favorables, et elle peut s’étendre aux individus en général, car nous ne vivons pas dans un monde isolé. Les individus peuvent avoir une influence (positive ou négative) sur notre vie mais l’inverse est aussi vrai. Il est difficile en tant qu’individu, de croire que notre action personnelle va changer les choses drastiquement. Cette pensée n’est pas seulement valable pour la politique mais notamment pour la lutte contre le changement climatique ou tout aspect lié à la vie en société. L’addition d’actions personnelles qui s’organisent sur le temps est ce qui amène le changement. Le silence et l’inaction sont les meilleurs alliés de ceux qui souhaitent imposer, dominer et discriminer.
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